Friday 16 November 2018

LES TRAVAUX CONTINUENT!

J'ai parlé la semaine dernière du véritable massacre de la place Jules Joffrin auquel se sont livrées les autorités municipales, sans aucun bénéfice tangible pour les riverains.

Mais l'action anti-voiture de notre maire ne s'arrête pas là; toute personne qui circule actuellement dans Paris peut constater la multiplication des rues, grandes et petites, fermées et défoncées pendant que s'y réalisent des travaux dont on a du mal à comprendre l'utilité.

Si j'en juge par ce qui se passe dans le quartier Jules Joffrin (par exemple, rue Versigny, rue Joseph Dijon, rue Hermel et Ramey), le but de ces travaux est d'élargir les trottoirs, réduire la largeur de la chaussée et surtout diminuer drastiquement les espaces sur lesquels le stationnement des voitures est possible.

Il est certain que ces travaux sont parfaitement cohérents avec la politique générale de la mairie consistant à décourager les parisiens d'utiliser leur voiture pour recourir à des moyens de transport moins polluants. On peut cependant se demander si la méthode employée est la plus économique et surtout la plus efficace.

Tous ces travaux ont un coût; je n'ose imaginer à combien va se chiffrer l'addition globale, puisque les quelque exemples que je viens de citer ne représentent qu'une part infime de ce qui est en cours de réalisation dans tous les quartiers de Paris.

On peut se demander si tout cet argent n'aurait pas été mieux investi s'il avait été consacré à l'amélioration des transports en commun; j'ai signalé dans un article antérieur combien le métro parisien est déficient, comparé à celui d'autres grandes villes européennes (et même de pays du tiers monde: voir le métro de Delhi), notamment en ce qui concerne l'accès aux personnes handicapées ou à mobilité réduite: faible nombre d'escaliers mécaniques, souvent en panne, absence quasi totale d'ascenseurs... Sans même parler des handicapés, si vous êtes une personne âgée (de plus en plus nombreuses à Paris) ou simplement un touriste qui vient de débarquer dans une gare parisienne avec une valise de 20 kilos, ce n'est pas évident d'utiliser le métro.

Par ailleurs, la lenteur avec laquelle sont effectués les travaux de rénovation du métro est proprement désespérante: depuis plusieurs années, les usagers de la ligne 4 voient régulièrement certaines stations fermées pendant plusieurs mois pour travaux; on pourrait imaginer qu'après trois mois de fermeture, il nous sera offert une station flambant neuve. Il n'en est rien, les stations théoriquement "rénovées" sont restituées aux usagers dans un état pire qu'avant les travaux, ce qui semble indiquer qu'une deuxième étape sera nécessaire pour achever ceux-ci; à ce rythme, cette seule ligne risque peu d'être achevée avant une vingtaine d'années.

Il y ainsi un contraste frappant entre la pauvreté des moyens consacrés à l'amélioration des transports en commun et la célérité avec laquelle les rues de Paris sont défoncées. On assiste une fois de plus, dans la politique de mobilité menée par notre maire, au triomphe de "l'écologie punitive" aux dépens de l'écologie positive: on commence par punir ceux qui ont encore le mauvais goût d'utiliser leur voiture, au lieu de leur donner des raisons de préférer d'autres moyens de transport. 

L'efficacité d'une telle politique est plus que douteuse: Madame le Maire, vous pouvez rendre la vie impossible aux automobilistes (et à tous les parisiens qui subissent les nuisances des travaux, puis des embouteillages croissants résultant de ceux-ci), mais vous ne les convaincrez pas d'abandonner leur voiture si vous ne leur offrez pas des alternatives attractives.




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